L'étude de la ville de New York à travers le film de Taxi Driver et suivant une analyse historique laisse apparaître la question de la ville-symbole et sa représentation. New York est une ville d'images et on peut se demander si la ville existerait si les gens ne la voyaient pas. Il y a autant de "New York" que de cinéastes qui y tournent. C'est une ville qui tient autant du rêve que du cauchemar, une ville de démesure où tout est possible. C'est à New York qu'on retrouve tous les extrêmes, avec crises en tout genre, allant de la mafia et du grand banditisme aux exceptionnelles expositions d'art, regorgant d'une diversité éthnique et culturelle colossale.

La finalité de la représentation est de rendre présent toute image, chose, action, et ce à différents degrés de fidélité. Mais représenter est en même temps assurer la présence et remplacer. Dans le cas du film Taxi Driver, la camera oscille entre les perceptions très personnelles de Travis Bickle proches des images mentales et une approche plus réelle de New York, fidèle au portrait historique de la ville

Donc, la vision de la ville dans le film est caractérisée par d'une part les impressions visuelles du personnage de Travis Bickle et d'autre part le ville se manifeste par un décor omnipresent et mouvant.

Ainsi, c'est une essence de la ville qui prend forme teintée des peurs et angoisses de Travis Bickle. On reconnaît visuellement le caractère atypique du New York de l'époque, avec ses larges avenues, sa lumière et ses ombres particulières, ses trottoirs sales et encombrés, les immeubles en délabrement ou encore l'impression d'étouffement et d'insécurité qui règne.Ces aspects de la ville constituent des symboles qui furent largement utilisés au cinema. Aussi, ces images sont porteuses de sens : elles expriment une décadence moderne propre aux grandes villes, comme une perte de contrôle, conduisant vers une spirale infernale de violences et de tensions. En outre, ces impressions sont accentués par la psychologie de Travis Bickle, qui s'enferme dans la solitude, poussant à l'extrême le côté mythique noir de la ville.

Enfin, la symbolique de la ville dans Taxi Driver procède d'une symbiose entre les impressions du personnage principal et la réalité d'un paysage urbain.